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Qu’est-ce que l’écriture inclusive ? Ou langage épicène

Le souhait de reféminiser la langue française n’est pas nouveau. Depuis 1960, on en parle.

 

Pourtant, depuis peu, l’expression « écriture inclusive” est devenue à la mode. Pourquoi ? 

 

Le besoin d’émasculariser la langue se fait entendre dans de nombreux pays francophones :  Quelles sont les revendications ? Comment la mettre en place ? 

On vous explique tout 🙂.

Définition de l’écriture inclusive

L’écriture inclusive est une notion plutôt récente. Elle apparaît médiatiquement en 2017.

On peut définir l’écriture inclusive comme étant une écriture non sexiste. C’est un ensemble de recommandations qui permet de rendre la langue plus égalitaire, et ainsi de voir davantage la femme. 

L’écriture inclusive est basée sur des règles de grammaire et de syntaxe.

Si nouveau ?

En fait, pas tant que ça. 

Depuis toujours, nous pratiquons l’écriture inclusive. 

Par exemple, lorsque nous écrivons “ les formateurs (formatrices)” ou “les formateurs et les formatrices”. Nous pratiquons une écriture visant à intégrer la femme. 

Le débat pour une langue moins genrée a débuté, il y a bien longtemps. Depuis 1960, on en parle, et notamment dans la sphère politique et associative.

Qu'est-ce que l'écriture inclusive ?

L’origine de l'expression "écriture inclusive".

Cette expression “écriture inclusive” est une marque déposée à l’INPI par une agence de communication. La marque a été utilisée dans le cadre de la publication d’un manuel sur l’écriture inclusive. 

Elle a été en quelque sorte inventée, en 2017.

Quelques règles proposées

Comme dit plus haut, le principe de reféminisation de la langue invite à suivre un ensemble de règles.

Les accords

On va, par exemple, revoir la règle du “masculin qui l’emporte sur le féminin”. À l’école, et ce depuis le 17e siècle, on nous apprend que l’adjectif qualifiant plusieurs noms sera automatiquement au masculin.

Pour ce faire, deux autres types d’accords existent. On va réutiliser l’accord de proximité et l’accord de sens.  

Ces accords existent depuis toujours, ils ont juste étaient oubliés, mis de côté, à partir du 17e. 

Pourquoi ? Tout simplement parce qu’à partir du 17e, le genre masculin a été considéré comme étant supérieur et “plus noble”. 

 

En exemple : 

  • Avec l’accord “du masculin qui l’emporte sur le féminin”, on écrira : les garçons et les filles sont énervés, ils courent dans tous les sens.
  • Avec l’accord de proximité : le principe est d’accorder l’adjectif avec le nom le plus proche. On écrira “ les garçons et les filles sont énervées, elles courent dans tous les sens.” 
  • Avec l’accord de sens : le principe est d’accorder l’adjectif avec le nom du groupe le plus nombreux. Si les femmes sont plus nombreuses, j’accorde au féminin, si les hommes sont plus nombreux j’accorde au masculin. Dans le cas où les femmes seraient plus nombreuses, on écrira “ les garçons et les filles sont énervées, elles courent dans tous les sens.” 

Qu’est-ce que le point médian ?

Le point médian est une notion pouvant susciter débat. 

En effet, on écrira “les coureur.euse.s sont prêt.e.s sur la ligne de départ.”. 

Il s’agit d’une convention de proposition graphique pour mieux représenter les femmes dans un groupe. 

Le point médian peut être à la fois complexe à mettre en place. De plus, il peut également rendre la lecture moins fluide. 

Comprendre l'écriture épicène

Comment rendre son écriture plus inclusive ?

Pour reféminiser l’écriture, il est possible d’agir soit sur la visibilité des femmes, soit de réduire la visibilité à zéro.

1.La visibilité des femmes dans la langue

L’objectif est d’augmenter significativement la présence des femmes dans les écrits. Pour cela, le point médian est un outil permettant de préciser la présence de la femme systématiquement.

2.La visibilité zéro

L’objectif est de réduire la visibilité à zéro, et ainsi de mettre tout le monde à égalité.

Dans ce contexte, l’usage de mots non genrés, c’est-à-dire épicènes, est particulièrement pertinent. Un mot épicène est un mot qui ne change pas que ce soit pour qualifier un homme ou une femme. 

Par exemple : journaliste, élève, artiste

Toujours dans cette même logique, on peut remplacer des mots genrés par des mots plus neutres. 

Par exemple, au lieu de dire “les étudiants avaient l’habitude de se retrouver après les cours ». On peut choisir de dire “les jeunes avaient l’habitude de se retrouver après les cours universitaires”.  

Les mots oubliés

Au 17e siècle, des mots visant à identifier la femme ont été supprimés de la langue française. 

Mais en 1980, des pays francophones se sont réunis pour établir des règles visant à réemployer certains mots. 

Par exemple : la ministre, l’écrivaine, l’avocate, la chirurgienne, l’agente…

Ces nouvelles règles ont plutôt bien été accueillies dans les pays comme la Suisse et la Belgique. Ce qui ne fut pas le cas de la France…. 

Pourquoi ? 

Parce qu’en France, nous avons l’Académie. Une institution très conservatrice qui a longtemps refusé de mettre à jour, et d’accepter, les nouvelles règles visant à reféminiser la langue. Elle a donc attendu plus de 40 ans pour les valider, en 1919.

L'évolution de la langue dans tout ça

L’écriture inclusive a du mal à se développer. Pourtant, le besoin de féminiser la langue française est réel et des solutions existent. 

Alors, pourquoi la langue française n’était-elle pas plus inclusive ?

On peut supposer que les Français et Françaises sont particulièrement attachées à leur langue et son histoire.

Ce changement peut aussi potentiellement faire peur. Ces nouvelles adaptations demandent à apprendre et à renouveler nos habitudes.

Cependant, une langue comme la langue française est vivante. Elle a besoin d’être parlée, modifiée selon les évolutions de la société.

Qu'est-ce que l'écriture inclusive

Comment évolue l’écriture inclusive en Europe ?

On peut faire le constat que dans de nombreux pays le débat de l’écriture inclusive est apparu beaucoup plus rapidement qu’en France.

En Angleterre, depuis 1970, on parle de “non sexist language”.

Pareil, en Allemagne et en Suisse, où le débat est arrivé bien plus rapidement. En effet, la Suisse allemande a décidé en 1995 d’adapter tous ses textes officiels en langage inclusif ou en allemand.

Ce qu’il faut retenir : qu’est-ce que l'écriture inclusive ? Ou langage épicène ?

  • L’expression “écriture inclusive” n’est pas forcément la plus adaptée. On va plus parler de reféminisation de la langue, plutôt que de chercher l’inclusion. D’ailleurs, l’emploi de langage épicène est sûrement plus approprié. 
  • Favoriser les accords de proximité ou de sens, plutôt que l’accord “du masculin l’emporte sur le féminin”
  • Utiliser les bons mots pour désigner les femmes : autrice, doctoresse, agente…
  • Employer des mots épicènes, c’est-à-dire des mots qui ne changent pas selon qu’il s’agisse d’une femme ou d’un homme : journaliste, autorité, universitaire, jeune, personne…
  • Développer la communication inclusive 
  • Sensibiliser sur les besoins d’évolution de la langue française

Sources :

Ecriture inclusive : pourquoi autant de haine ? 

C’est quoi l’écriture inclusive ?

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